En pleine crise sanitaire, le ministre Blanquer s’aperçoit enfin des problèmes sociaux des élèves dans la voie pro !
Après le discours de Macron, c’est au tour de JM Blanquer de prôner la reprise des cours à la sortie du déconfinement annoncée pour le 11 mai en insistant sur l’urgence sociale de cette mesure.
Son but, dit‐il, est de ramener à l’école, les élèves décrocheur∙euses dont le plus grand nombre est aujourd’hui scolarisé en LP.
Oui, les élèves de la voie pro représentent un tiers des lycéen·nes de notre pays, oui ces élèves sont plus que les autres confronté∙es à des problèmes sociaux, économiques et familiaux et sont aujourd’hui parmi les plus décrocheur∙euses !
La crise du COVID‐19 aura donné un coup de projecteur à ces difficultés : il s’agit de poser des actes qui permettront d’y remédier réellement au‐delà de la pandémie.
Donner plus à ceux et celles qui ont le moins est l’une des revendications que la CGT Éduc’action martèle depuis des années, en particulier dans la voie professionnelle.
Or, les réformes successives mises en place depuis des décennies ont enlevé toujours plus de moyens, toujours plus d’heures d’enseignement et ainsi favorisé le tri et la sélection parmi ces élèves, ne leur laissant souvent que très peu de perspectives pour un avenir meilleur ! Le ministre n’a‐t‐il pas, en pleine crise sanitaire, poursuivi la déconstruction de cette voie pourtant vouée à « l’excellence » selon ses dires, en supprimant le BEP, en poursuivant la mise en place de sa réforme contestée par une majorité de personnels ?
À l’évidence, la fragilité sociale de nos élèves, dont semble s’émouvoir notre gouvernement, n’est qu’un prétexte pour permettre aux parents de retourner au travail et ainsi relancer l’économie à la demande du MEDEF.
Il ne peut y avoir de reprise sans que les conditions sanitaires soient sécurisées pour éviter la propagation du virus, celui‐ci ne fait pas de distinction et rien ne justifie que les personnels et les élèves de LP soient une fois encore les premier·ières à essuyer les plâtres de l’inconséquence de notre gouvernement !
La CGT Éduc’action sera aux côtés des personnels et des élèves pour exiger que toutes les garanties leur soient données pour cette reprise et qu’à défaut elle s’opposera à cette reprise !
Ce n’est pas seulement les ramener à l’école qui permettra de remédier à leurs difficultés. C’est en acceptant enfin de prendre réellement la mesure de ces difficultés, c’est en amorçant un tournant radical dans la politique éducative, en entendant enfin les revendications que portent celles et ceux qui côtoient ces élèves depuis de longues années, que ces difficultés pourront trouver une solution !