C’est avec consternation que la CGT Éduc’action a pris connaissance des annonces du Premier ministre concernant la réouverture des écoles dans le cadre du déconfinement.
Cette volonté d’imposer la réouverture, contre l’avis du Conseil scientifique et de l’INSERM, ne serait faite que pour des raisons pédagogiques et sociales. Mais qui peut encore croire à cette fable ?
Les lycées ne rouvriraient pas avant début juin : doit-on comprendre que les difficultés sociales et le décrochage pédagogique s’arrêtent à 16 ans ?
La réouverture des collèges, le 18 mai, ne se ferait que dans certains départements moins touchés par le virus, en commençant par les 6e et les 5e mais les écoles maternelles et élémentaires, elles, rouvriraient partout !
Il serait temps que ce gouvernement cesse de se moquer des personnels, des familles et de l’ensemble de la population. Seuls les enfants de moins de 14 ans sont censés reprendre le chemin de l’école en mai. Il est donc évident que l’unique priorité qui guide les choix de réouverture des écoles, mais aussi des crèches, est de permettre la garde d’enfants pour favoriser la reprise du travail des parents.
En revanche, le Premier ministre n’a livré quasiment aucune information sur les moyens permettant cette réouverture sans mettre en danger les élèves, leurs familles, les personnels et sans provoquer une seconde vague de l’épidémie.
On sait seulement que les personnels et les collégien·nes recevraient des masques, mais a priori grands publics et sans savoir combien.
Quant à la la limite de 15 élèves par classe, elle est trop élevée pour assurer la moindre sécurité sanitaire, alors que la limite est de 10 élèves pour l’accueil des enfants de personnels soignants.
Pour le reste le Premier ministre semble renvoyer au local et aux personnels la responsabilité de la mise en œuvre d’une reprise dans des conditions sanitaires acceptables, ce qui pourrait engager leur responsabilité.
Tout cela est inacceptable. L’École n’est pas une garderie.
Pour la CGT Éduc’action, rien ne sera prêt pour assurer une réouverture dans des conditions sanitaires satisfaisantes en mai. Cela demande en effet une réflexion et un travail pédagogique intense ainsi qu’une adaptation importante des locaux et des modalités d’accueil (restauration, transports, entretien) qui ne peuvent pas s’improviser en quelques semaines.
Plus que jamais, la CGT Éduc’action exige l’abandon de cet objectif du 11 mai et de ne décider d’une date qu’après avoir travaillé aux conditions de réouverture : plutôt que de rater une réouverture précipitée, travaillons plutôt à réussir la rentrée de septembre que ce soit tant au niveau des conditions sanitaires que des moyens à mettre en œuvre pour rattraper les retards accumulés cette année.
Montreuil, le 28 avril 2020