Emmanuel Macron et Jean-Michel Blanquer étaient à Clermont ce mardi. À cette occasion, une délégation des syndicats de l’Éducation nationale a été reçue par l’un des conseillers du Président de la République. Notons que ni Macron, ni Blanquer n’ont accepté de prendre sur leur planning pour nous accorder directement cette audience.
L’entrevue, qui n’a duré qu’une vingtaine de minutes, s’est résumé à un exposé des revendications par les organisations syndicales et à une « réponse » bien abstraite du conseiller du Président de la République qui s’est tout de même engagé à remonter nos demandes par écrit à ce dernier.
La CGT Éduc’action, la FSU, SUD-ÉDUCATION et l’UNEF étaient représentés. L’ensemble des revendications qui ont été le ciment des luttes de ces derniers mois ont été portées à la connaissance de notre interlocuteur :
Nous avons rappelé que l’ensemble des réformes mises en place par les différents gouvernements Macron changent en profondeur l’école, le lycée, les université et la Fonction publique. Nous avons demandé leur abrogation. Nous avons également exigé que la réforme des retraites ne soit pas remise sur la table. Nous avons revendiqué un vrai statut pour les AESH et demandé des augmentations de salaires, qui se font largement attendre depuis longtemps ! Nous avons enfin précisé le contexte particulier qui régnait au sein du Rectorat de Clermont-Ferrand et rappelé que tous les salarié.e.s sont sorti.e.s pour soutenir les grévistes et dénoncer leurs conditions de travail ainsi que le mépris de leur hiérarchie lors d’une précédente journée d’action.
Notre interlocuteur a balayé ces derniers mois de lutte d’un laconique « Je transmettrais ces revendications au Président ».
La CGT Éduc’action a ensuite dénoncé le sens de la visite du Chef de l’État. En effet, la visite du Hall 32 et de l’aérocampus sont deux exemples qui ne reflètent en rien la réalité des établissements scolaires aujourd’hui dans lesquels la rentrée s’est mal passée. Le conseiller a rappelé que cette visite s’inscrivait dans le cadre d’un cycle sur « l’égalité des chances » et que le Président allait visiter d’autres établissements scolaires dans les semaines à venir. Il a alors déroulé les mesures prises pour « l’égalité des chances » : cordées de la réussite, apprentissage, bourses, petits déjeuners offerts, devoirs faits…À aucun moment, le conseiller du Président de la République n’est entré dans le débat sémantique qu’a très justement exposé le camarade de Sud-Éducation sur l’expression « égalité des chances ».
L’ensemble des mesures déroulé par le conseiller du chef de l’État ne coûte rien ou presque. Pour certaines, comme l’apprentissage, elle se mettent en place au détriment de ce qui existe et marche. La concurrence de l’alternance et de l’apprentissage met en péril les formations initiales sous statut scolaire en lycée professionnel.
En outre, la gestion de la crise sanitaire a aussi été évoqué durant cette audience. L’UNEF a rappelé la nécessité absolue de la gratuité des masques. Le représentant de l’UNEF a d’ailleurs insisté sur le fait qu’aucun masque n’était distribué dans les cités U. L’ensemble des organisations syndicales ont fait part de la gestion calamiteuse de la Covid-19 par le gouvernement notamment dans l’Éducation nationale : absence de masques dans les établissements et parfois même de gel hydroalcoolique. Elles ont aussi souligné subir les suppressions d’emplois qui ne font que grossir les effectifs dans les classes. La question suivante a alors été posée : Pourquoi la France n’a-t-elle pas fait le choix de recrutements massifs d’emplois et de réquisition de bâtiments comme en Espagne et en Italie ? Le conseiller n’a guère apporté de réponse. Il n’en a apporté aucune sur le traitement scandaleux des personnes vulnérables qui a été largement dénoncé les différentes organisations syndicales.
Enfin, la CGT Éduc’action a vivement dénoncé, une nouvelle fois, la répression qui s’abattait de plein fouet dans l’Éducation nationale. Le conseiller du Président a fortement contesté ce terme. La FSU a rappelé que l’ensemble des organisations syndicales étaient visées. La CGT a demandé la fin des sanctions et des poursuites en particulier pour les camarades de Melle dans l’Académie de Poitiers. Encore une fois, le conseiller s’est enfoncé dans le plus grand des dénis !
Au final, cette entrevue a été à l’image des relations existantes depuis l’ère Macron : MÉPRIS, DÉNIS, REMISE EN CAUSE DES CONQUIS SOCIAUX !