À l’appel d’une intersyndicale historique, la mobilisation du 18 octobre contre le projet Macron de démantèlement de la voie professionnelle sous statut scolaire a été d’un niveau exceptionnel : taux de grévistes dépassant les 60%, nombreux rassemblements devant les établissements dont un grand nombre déclaré «lycée mort», manifestations massives sur l’ensemble du territoire et plus de 3000 personnes à Paris. Cette mobilisation d’ampleur démontre le refus d’un projet rétrograde qui veut redonner au patronat et au ministère du travail la mainmise sur la formation professionnelle sous statut scolaire.
L’entreprise n’est pas l’alpha et l’oméga de la formation professionnelle !
La CGT Éduc’action refuse que les lycées professionnels et les élèves soient mis au service des entreprises. C’est une vision à court terme où seule l’employabilité immédiate est poursuivie. Pour la CGT Éduc’action, il faut redonner de l’attractivité aux LP en créant des formations en relation avec les enjeux écologiques et les métiers du soin et du lien.
Des conséquences désastreuses pour les personnels et les élèves.
La fermeture des formations prétendument non-insérantes et l’augmentation du temps passé par les élèves en entreprise est aussi un moyen d’attaquer le statut des PLP par l’annualisation et de programmer un plan social d’envergure : entre 8000 et 10 000 suppressions de postes.
Les élèves, issus en grande majorité des classes populaires, ne doivent pas devenir une main d’œuvre corvéable à merci, de surcroit quasi-gratuite, pour le patronat. L’entreprise n’est pas l’école et les jeunes ne sont pas des apprenti·es « low cost ». La CGT Éduc’action revendique une allocation de poursuite d’études dans le cadre d’une scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans qui permet d’obtenir un diplôme et une qualification reconnue. La voie professionnelle doit rester une voie qui émancipe.
Une mobilisation réussie qui en appelle d’autres
Maintenir la voie professionnelle dans l’Éducation nationale est donc bel et bien un enjeu de société ! La CGT Éduc’action se félicite de la réussite historique de cette première journée d’action qui appelle forcément une suite. Elle sera discutée dès demain par l’intersyndicale nationale. Pour obtenir le retrait de ce projet mortifère, il faut ancrer et intensifier la mobilisation dans la perspective de nouvelles journées d’actions et de grèves très rapidement après les vacances. Dès lors, la CGT Éduc’action appelle tous les personnels à se réunir en AG, à organiser des heures d’information syndicale. Entretemps, elle soutiendra toutes les actions initiées localement. La riposte doit être à la hauteur de l’attaque !
Montreui, le 18 octobre 2022