Formation choc des savoirs sous tension

Mercredi 29 mai 2024,  une centaine de professeur.es de mathématiques du bassin étaient convoqué.es par les inspectrices pédagogiques régionales (IPR) pour une formation sur la mise en place du choc des savoirs au collège Teilhard de Chardin à Chamalières (63).

La réunion a été houleuse à tel point que le représentant de la CGT éduc’action, aussi professeur de mathématiques, a été invité à quitter la salle par une des inspectrices. Dès le début, les questions ont fusé sur la mise en place de la classe “prépa seconde” : Le brevet national du collège sera-t-il obligatoire en 2025 ? Que dire aux élèves à la prochaine rentrée ? Toutes ces questions n’ont reçu aucune réponse. Le représentant syndical de la CGT éduc’action a expliqué la situation du collège G Philipe de Clermont-Ferrand où plus de 40% des élèves n’ont pas le.DNB : « le ministère est en train de sacrifier tous ses élèves et de les envoyer dans une voie de garage sans diplôme ». Une des inspectrices a alors expliqué que le texte rendant le DNB obligatoire n’était pas encore sorti. Un questionnaire participatif via un QR code a ensuite été proposé aux collègues. Il est intéressant de voir qu’à  la question “qu’est-ce qu’on conserve avec la réforme“, les collègues ont majoritairement répondu : « le tri social ». L”IPR a alors projeté un diaporama sur la manière de repartir les élèves en groupe. Le représentant de la CGT éduc’action a questionné la pertinence d’envisager ce tri. Dans de nombreux collèges les élu.es au conseil d’administration proposent des DHG qui refusent la mise en place de la réforme.

L’hétérogénéité dans les groupes est une chance pour permettre à chacune et chacun de progresser.

L’IPR a alors interrompu notre camarade : « vous n’êtes pas dans une réunion syndicale. Si vous ne vous sentez pas concerné, vous n’êtes pas obligé de rester. Certains collègues sont venus ici pour chercher des réponses pour faire des groupes de la manière la plus juste possible. Il nous reste deux heures. Je ne perdrai pas une minute de plus ».

Le représentant CGT a regretté ne pas pouvoir échanger sur la réalité de l’application de la réforme dans les nombreux établissements présents. Il a quitté la salle.

Après son départ, les collègues ont continué à se faire entendre et le diaporama n’a pas pu se dérouler comme prévu. L’IPR était très soucieuse du temps et de pouvoir présenter l’ensemble du diaporama. Elle a donné quelques éléments sur la réforme : « pour justifier aux élèves et aux familles la présence dans les groupes en difficultés, il suffit de leur expliquer que c’est pour prendre en compte leur difficultés ». Les IPR ont aussi expliqué que les petits groupes permettraient les manipulations pour les élèves en difficulté. Les professeur.es de mathématiques ont réfuté fermement les deux arguments. Les groupes d’élèves en difficulté stigmatisent et pourront engendrer des dynamiques négatives. Les manipulations ne doivent pas être réservées aux élèves en difficulté. Rien n’est bon dans cette réforme.

La CGT éduc’action encourage les collègues  présent.es à ces réunions à se faire entendre : nous ne trierons pas nos élèves !

 

Le 29 mai 2024 à Clermont-Ferrand

CGT Éduc'action Clermont-Ferrand