La Commission exécutive de la CGT Éduc’action 63, réunie le 11 juin 2024, mesure avec gravité la situation politique actuelle. Après 7 ans de marcronisme, devenu progressivement le nouveau visage du capitalisme autoritaire, l’extrême-droite est aux portes du pouvoir en France.
L’heure n’est plus à la division et au repli sur soi. Déterminé•es à ne pas laisser le pouvoir à l’extrême-droite, nous accueillons positivement la déclaration unitaire intersyndicale au niveau national, ainsi que l’engagement des principaux partis politiques de gauche à présenter des candidatures uniques au premier tour des prochaines élections législatives.
Le mouvement syndical a toute sa place dans le front large qui se construit face au danger que représente l’extrême-droite. Il a démontré depuis longtemps, plus encore ces dernières années, sa capacité à mobiliser et à rassembler au-delà des divergences partisanes et des échéances électorales. L’unité est un combat et nous continuerons à le mener, comme nous l’avons toujours fait. Notre actions sera déterminante pour pousser à la réalisation effective de cette coalition sur la base d’un programme conçu dans l’intérêt des masses populaires. L’abrogation des principales mesures antisociales (réforme des retraites, assurance chômage, casse des services publics…), sécuritaires et racistes (loi Asile et Immigration…) est une nécessité. Nous lutterons sans relâche pour des mesures de progrès sociale et émancipatrices : retraite à 60 ans, socialisation des branches essentielles de l’économie, régularisation de tou•tes les sans-papiers, défense de la Sécurité sociale, avortement libre et gratuit, défense des droits des LGBT+, implantation de services publics sur tous les territoires, un toit pour toutes et tous, égalité entre les femmes et les hommes, fin de l’accaparement des ressources du vivant par les capitalistes…
Localement, nous exigeons :
- Le relogement et la régularisation de toutes les familles à la rue et actuellement hébergées sous des tentes à la Maison du Peuple ;
- L’arrêt des projets de giga-bassines.
Nous sommes solidaires des luttes des peuples pour leur émancipation et nous soutenons le peuple kanak dans son combat légitime pour la reconnaissance de la Kanaky à son autodétermination.
Les grandes puissances se réarment massivement (hausse des budgets militaires de 58 % en 2 ans pour les pays de l’Union Européenne). Nous luttons pour une paix juste et durable partout où la guerre fait rage, Palestine, Ukraine, Soudan…
Sur notre propre secteur de l’Éducation Nationale, nous exigeons le retrait immédiat de la réforme du “choc des savoirs”, le retrait de la réforme des lycées professionnels, l’arrêt de “Parcoursup”, le recrutement massif d’enseignant•es et de personnels, l’augmentation immédiate de 400€ pour l’ensemble des travailleur•ses de l’EN et la titularisation de tous les personnels contractuels sans condition de concours ni de nationalité (enseignant•es, administratif•ves, AED, AESH…), une véritable école inclusive, etc.
Il ne s’agit pas non plus pour le mouvement syndical de signer un blanc-seing à la future coalition des partis de gauche. Nous savons que c’est l’union et la mobilisation des travailleurs et des travailleuses en lutte qui sont les ingrédients les plus solides pour parvenir à la construction d’une société solidaire et égalitaire, même quand la gauche est au pouvoir. L’expérience le prouve. Notre indépendance est notre force et nous continuerons le combat après les élections législatives, qu’elle qu’en soit l’issue.
Dans l’immédiat, la CGT Éduc’action 63 se prononce pour faire vivre le Nouveau Front Populaire en participant à une campagne unitaire et puissante contre l’extrême-droite et ses dangers. Elle pourrait prendre les formes suivantes :
- participation aux manifestations massives le week-end prochain (et toutes celles à venir) à l’appel des organisations syndicales et avec le soutien d’associations et de partis politiques de gauche ;
- la mise en place de comités locaux du Nouveau Front Populaire sous contrôle des assemblées souveraines et amenés à perdurer après les élections ;
- une coordination permanente entre les différentes composantes organisées du Nouveau Front Populaire (syndicats, associations, partis politiques), dans le respect des prérogatives de chaque structure.
