19 juin 2019
Pour commencer, nous tenons à remercier les services du Rectorat qui mettent tout en œuvre pour que nous puissions travailler dans les meilleures conditions. Les personnels sont constamment à notre écoute, tout au long de l’année, et nous profitons de cette CAPA pour les en remercier très chaleureusement. Cette attitude témoigne de la vitalité et de la nécessité du paritarisme au quotidien et dans les instances, fonctionnement auquel nous sommes profondément attachés. Nous tenons à le rappeler dans le contexte actuel de remise en cause du paritarisme.
Et ce, au moment-même où le ministre Blanquer refuse tout dialogue social face à une dénonciation générale de la réforme des lycées par les enseignants et les parents. En effet, la réforme des lycées, sous couvert de lutter contre les discriminations sociales déjà à l’œuvre dans le lycée actuel, porte en elle une logique de sélection sociale : elle se fera à l’avantage des milieux maîtrisant le mieux l’information et comprenant les implicites des « choix des élèves ». Elle participe de la casse du service public d’éducation déclinée sous différentes formes dans la loi de « l’école de la confiance ». Cette politique dévastatrice pour notre école publique s’inscrit plus globalement dans une volonté de détruire l’ensemble des services publics et de créer une société ultralibérale et très inégalitaire au profit d’une toute petite minorité privilégiée.
L’une des conséquences de cette politique de restriction est le blocage de plus en plus grand du mouvement, que nous dénonçons avec constance depuis des années. Le nombre de postes en ZR a explosé : plus de 40% des postes attribués sont des ZR, presqu’un poste sur deux. Dans certaines disciplines, ce chiffre devient indécent : en lettres modernes, ce sont 38 postes en ZR attribués contre 20 postes fixes ; la proportion est similaire en mathématiques.
Et malgré le nombre impressionnant de TZR dans ces deux disciplines, les remplacements ne sont pas assurés de manière satisfaisante car les postes en ZR sont majoritairement détournés de leur mission première -le remplacement- pour être affectés à l’année sur des postes qui devraient être créés mais ne le sont pas. Beaucoup de collègues n’ont, de ce fait, aucune perspective de se fixer avant de nombreuses années : seuls 21% des candidats à la mutation obtiennent un poste fixe. A cela s’ajoute le fait que les deux tiers des mutés sont des candidats qui doivent obligatoirement obtenir un poste (fixe ou en ZR) puisqu’ils sont entrants dans l’académie ou néo-titulaires. Ainsi, sur les quelque 640 enseignants en poste (fixe ou ZR) qui demandent une mutation, seuls 110 l’obtiennent, soit 17%. Ces quelques chiffres illustrent le blocage quasi-complet du mouvement. La réforme des lycées, en accentuant la diminution du nombre de postes, entraîne encore plus de compléments de
service et de postes partagés, et dégrade davantage les conditions de travail des collègues.
La CGT appelle à poursuivre la mobilisation pour une école réellement émancipatrice et égalitaire. Elle appelle avec d’autres organisations syndicales à la grève le 27 juin.