Objet : Courrier intersyndical sur la rentrée du 2 novembre
Le Ministre de l’Éducation nationale a, le vendredi 30 octobre, supprimé la concertation prévue initialement pour organiser l’hommage à Samuel Paty, notre défunt collègue. Pourtant cette situation aurait nécessité une élaboration collective des équipes. L’ensemble de la communauté éducative est encore sous le choc de cet assassinat barbare et ne peut pas redémarrer une rentrée comme si rien ne s’était passé. Nous exigeons un temps de concertation à minima de 2h ce lundi matin.
Monsieur Blanquer a aussi annoncé le renforcement du protocole sanitaire dans les établissements scolaires. Ce dernier, publié ce 29 octobre ne pas apparaître de véritables changements alors que la situation sanitaire de notre pays s’est profondément dégradée. Il nous apparait donc que la réponse du Ministère est inconséquente et que les mesures prises ne répondent en rien à la crise sanitaire à laquelle nous faisons face. Par ailleurs, nous tenons à rappeler que les établissements scolaires ont représenté un tiers de clusters de notre pays et qu’au vu du risque épidémique très élevé aujourd’hui, les risques sont donc très importants pour les élèves et les personnels.
Nous considérons que la santé des usagers et des personnels n’a pas de prix, il apparait primordial que des mesures drastiques soient mises en place dans l’ensemble des établissements scolaires afin qu’une protection optimale soit apportée aux élèves et aux personnels. De fait, nous demandons :
– Un report de la rentrée triplement nécessaire :
- Afin de disposer du temps nécessaire pour élaborer pour tous les sites de travail une organisation du travail respectueuse de l’impératif de sécurisation des environnements de travail des agents vis à vis desquels leur employeur est soumis à une obligation non dérogatoire de santé au travail ;
- Afin d’évaluer, conformément à cette obligation générale de santé au travail, une évaluation du risque professionnel tenant en compte de la nouvelle organisation de travail ;
- Afin de consulter, conformément à la prescription légale, les CHSCT compétents sur la nouvelle organisation du travail.
– La mise à disposition de masque chirurgicaux F2 à minima et FFP2 pour certains personnels (infirmiers scolaires, AESH) ;
– Le recrutement par les collectivités territoriales d’agents supplémentaires pour rendre applicable le protocole sanitaire en matière d’aération et de désinfection des locaux ;
– Le recrutement, par le Rectorat, de personnels supplémentaires notamment dans les vies scolaires ;
– D’accompagner sur le plan matériel les personnels et les élèves impliqués dans un éventuel enseignement à distance ;
– Une information claire et précise sur l’organisation des périodes de PFMP pour les élèves de lycées professionnels et des stages déjà reportés de BTS ;
– La possibilité pour tous les personnels vulnérables ou vivants avec des personnes vulnérables d’être placés en ASA sur la base du décret paru le 20 octobre 2020 ;
– La suppression immédiate du jour de carence pour tous les personnels car ces derniers ne doivent pas payer le prix d’être malade en plus des risques professionnels auxquels ils sont exposés ;
Nous espérons que nos préoccupations sont aussi les vôtres. Par conséquent, il semble évident que des mesures concrètes soient prises urgemment afin de répondre à un contexte sanitaire anxiogène et dangereux. À cet effet, si ces mesures de protection des susagers et des personnels ne sont pas mises en place, nous nous autoriserons le droit d’informer les personnels et d’agir avec eux pour protéger leur santé et celles des autres y compris par la grève.
La CGT Éduc’Action de l’Académie de Clermont-Ferrand, SUD Education du 63 et du 03, SNES-FSU Clermont-fd, SNUEP-FSU Clermont-fd, SNUipp-FSU 15, 43 et 63, FSU 03 et le CNT éducation 63.