CAPA PLP PPCR : Parodie de paritarisme et fin de tout dialogue social !

Communiqué des commissaires paritaires (SNUEP-FSU / CGT Éduc’action) :

Alors que la mobilisation bat son plein contre la baisse de nos pensions, la CAPA de contestation s’ouvre pour nous rappeler qu’au mépris des revendications, le gouvernement ajoute le mépris du paritarisme en supprimant cette instance, et le mépris de l’action syndicale : le dépôt d’une plainte et l’envoi d’un courrier à des responsables et élus syndicaux de la FSU, de la CGT, de SUD et de FO, suite à l’action du 18 janvier au lycée Blaise Pascal sont inacceptables ! Penser museler la contestation par l’intimidation est un leurre. Nous demandons le retrait immédiat de la plainte de la proviseure du lycée, l’abandon de toute poursuite et toute sanction disciplinaire par le rectorat contre les représentants syndicaux et la suppression de tout document y faisant référence de leur dossier administratif. Tout choix inverse serait un choix politique, et entraverait durablement les relations entre nos syndicats représentatifs et nos employeurs. 

Cette CAPA nous rappelle aussi que devant le gel au long cours de notre point d’indice, la seule façon pour les PLP de gagner un peu plus est d’espérer un hypothétique “accélérateur de carrière”, ou pour la majorité d’entre nous, d’attendre une promotion à l’ancienneté. 

Le protocole PCR avait pourtant pour objectif de proposer aux enseignants un système moins injuste de promotion tout en augmentant le traitement par un jeu d’écriture et un octroi d’une poignée de points d’indice. 

Or, cette augmentation marginale est bien entendu complètement insuffisante, et ne suffit clairement pas à rehausser l’attractivité de nos métiers, ni à compenser les gros efforts produits par une majorité d’enseignants, contraints de muter, d’enseigner face à des classes de plus en plus nombreuses et à un public de plus en plus disparate, avec une administration de plus en plus hostile et une atmosphère générale de défiance vis-à-vis de l’école, défiance orchestrée par nos ministres successifs. 

Parallèlement, le nouveau système de promotion, s’il est moins brutalement injuste que le précédent, continue de s’appuyer sur une notion subjective de “mérite” qui n’a pas le moindre sens dès lors que l’on sait ce qu’est le métier de PLP in vivo. 

Car comment comparer les “mérites” entre PLP ? En quoi le professeur de matière professionnelle ayant le budget pour faire tel projet est-il plus “méritant” que le collègue de matière générale enseignant à des ULIS souffrant de handicaps mentaux ? En quoi un collègue enseignant dans une filière de prestige est-il plus ou moins méritant que celui enseignant dans des CAP d’insertion ? Comment comparer le travail d’un professeur chaudronnier et celui d’un enseignant en bureautique ? 

Personne n’est capable de répondre à ces interrogations, sauf à introduire des critères de départage qui ne doivent rien au “mérite”. C’est ainsi qu’il a été décidé en haut lieu, là où personne n’enseigne jamais, que seuls 30% du corps pouvaient être “méritants”. Les 70 autres % ne le sont pas et ne peuvent l’être, par simple décision administrative. 

Il faut donc bien trouver les heureux élus “méritants” ! On a donc créé dans le plus pure tradition de nos Ministère une nouvelle usine à gaz qui mêle inspection, rendez-vous auprès du proviseur et notation du Recteur, ce dernier devant trancher sans avoir jamais rencontré aucun des enseignants qu’il se permet pourtant d’évaluer. Et comme il faut choisir 3 enseignants sur 10 alors que beaucoup d’entre eux ont obtenu de très bonnes appréciations, il suffit alors à M. le Recteur de décider arbitrairement que tel collègue ayant 11 fois l’item “Très satisfaisant” n’est pourtant pas un professeur très satisfaisant. Ou de juger que tel collègue ayant 10 items “satisfaisant” ni “à consolider”, se retrouve pourtant jugé “satisfaisant”. Et ce ne sont là que quelques exemples qui montrent l’incurie bureaucratique trop souvent à l’oeuvre dans la gestion de nos métiers. 

En tout état de cause, au vue de la disparition de la CAPA comme de la vacuité de votre système promotionnel, les élus commissaires paritaires PLP de la CGT et de la FSU appellent tous les PLP prouvables à ne surtout pas croire que faire du zèle permet la promotion, à ne pas faire le moindre effort gratuit en vue d’une promotion qui n’arrivera pas, à se contenter des ORS, et à contester malgré tout dès lors que le Recteur décidera arbitrairement de les déclasser. 

Les commissaires paritaires PLP SNUEP-FSU & CGT ÉDUC’ACTION

Plus d’info par ici : 

http://cgteduc-hauteloire.fr/2020/02/capa-plp-recours-des-appreciations-des-rdv-de-carriere-parodie-de-paritarisme.html

CGT Éduc'action Clermont-Ferrand