Début décembre, le ministère de l’Education Nationale a fait paraître une « Note d’analyse et de propositions sur le programme d’enseignement de l’école maternelle » du CSP (Conseil supérieur des programmes). Derrière une appellation anodine se dresse un programme de réécriture des programmes de maternelle de 2015. Cette « réécriture » annoncée cache une refonte de la maternelle et de ses objectifs.
Un coup de griffe dans les programmes de 2015
Ce n’est pas sa griffe que Blanquer va apposer aux programmes de maternelle mais un véritable coup de griffe :
mise en place du Tout évaluation de la Petite section à la Grande section,
mise en place d’une pédagogie du pré-élémentaire avec des programmes qui préparent dès la PS les futures évaluations de CP,
fabrique du « sentiment d’appartenance à la communauté nationale » comme objectif du langage.
Ces nouveaux axes correspondent à un détricotage de la spécificité de l’école maternelle. Exit l’éveil, le tâtonnement, l’expérimentation et l’adaptation des apprentissages sur trois ans.
Pour la CGT Educ’action, l’école maternelle doit permettre aux plus jeunes de s’approprier les codes de l’école et d’appréhender le « vivre ensemble » dans de bonnes conditions. Enseigner en maternelle nécessite de notre part une grande disponibilité et une capacité d’écoute indispensable pour que l’enfant puisse s’épanouir en toute confiance. Autant d’aspect du métier balayé par ces nouveaux
programmes. Remplacer pédagogie et éveil par évaluation et pré-CP constitue un méfait pour nos jeunes élèves et une source de stress incompatible avec la petite section.
Cette modification profonde des programmes va entrainer une charge de travail supplémentaire de travail pour les collègues qui ont du s’acclimater depuis 2015 à de nouvelles orientations en maternelle et s’adapter sans filets ni soutien à une crise sanitaire internationale.
Un objectif : faire diversion !
Pour la CGT Educ’action, cette annonce n’a d’autres objectifs que de faire diversion , de réduire les capacités à LIRE ECRIRE COMPTER, dans un contexte marqué par le désordre gouvernementale et de fortes inégalités en maternelle :
- On oublie que beaucoup d’élèves en situation de handicap sont repérés en maternelle et n’ont pas encore les adaptations dont ils auraient besoin. En attendant ce sont les enseignants et les ATSEM qui « gèrent » ;
- On oublie que le temps passé à évaluer, c’est du temps d’apprentissage en moins ;
- On oublie les arts plastiques, la motricité, le vivre ensemble…
Et pour la petite histoire, aucun spécialiste de maternelle n’est rédacteur.trice de ce rapport
La CGT revendique pour la maternelle :
Le maximum de 15 élèves par classes en Education Prioritaire et 20 élèves hors EP.
des AESH pour tous les élèves avec notification
des RASED complets et avec des moyens
des ATSEM dans toutes les classes
Un réel accueil des élèves de moins de 3 ans
Des locaux adaptés