Communiqué du collectif Collège rural – Collège vital :
C’est sans surprise mais néanmoins avec une grande amertume que l’association Collège rural – Collège vital basée à Saint-Amant-Roche-Savine a appris la fermeture prochaine du collège Alexandre Vialatte.
Toutefois, il nous semble important de rétablir quelques vérités sur ce qui conduit à cette fermeture.
En effet, dans l’article du journal La Montagne annonçant cette fermeture, on peut lire que selon l’Inspecteur d’Académie « les flux d’élèves se tarissaient » et qu’ « avec le départ des sept élèves de 3e, il n’y aurait eu plus que deux élèves. »
Pourtant, le secteur de ce collège (Saint-Amant-Roche-Savine, Grandval, Le Monestier et Saint-Eloy-la-Glacière) compte une quarantaine de collégiens … Les effectifs des écoles sont en hausse et de nombreuses familles se sont installées depuis le confinement.
Mais alors, où sont tous ces collégiens qui devraient être au collège de Saint-Amant ? La réponse est simple : dans les collèges alentours, avec la bénédiction de l’Inspection académique. Depuis une dizaine d’années, notre association dénonce cette politique qui consiste à vider le collège de Saint-Amant pour pouvoir le fermer. Dérogations systématiquement accordées, baisse des moyens, suppression de postes, création de classes multiniveaux, dépendance du collège de Saint-Dier d’Auvergne, refus d’inscrire les élèves de 6ème et de 5ème, fermeture de l’internat (alors qu’il vient d’être rénové), dénigrement de la part de certains habitants et élus et manque de soutien local ont ainsi conduit à « tarir le flux »… Si la quarantaine de collégiens du secteur et la dizaine d’internes habituellement accueillis n’avaient pas été envoyés ailleurs, ce collège compterait une cinquantaine d’élèves, comme de nombreux autres collèges situés en zone rurale classée en zone montagne (Corse, Lozère, Pyrénées, Auvergne, Ardèche, …).
Malheureusement, on voit bien ici que la population locale s’est rendue complice de l’État et a sa part de responsabilité dans la fermeture.
Nous remercions tous ceux qui pendant des années ont lutté pour permettre aux enfants de ce secteur de bénéficier d’un enseignement de qualité et de proximité ainsi que les enseignants qui ont travaillé parfois dans des conditions difficiles (classes multiniveaux).
Nous serons au côté de tous ceux qui voudront défendre ce collège car nous rappelons que la loi montagne doit garantir l’accès à l’éducation.
Nous sommes également solidaires de tous ceux qui, dans d’autres régions , luttent pour conserver leur petit collège.
