DÉCLARATION INTERSYNDICALE FSU-CGT
CAPA DE PROMOTION À LA CLASSE EXCEPTIONNELLE 2020
La CAPA de cet après-midi permet la promotion à la classe exceptionnelle de certains collègues sous conditions.
Cette année, 24 PLP peuvent donc prétendre à cet accès, qui leur permettra d’obtenir un salaire plus en phase avec leurs qualifications et leur ancienneté dans la profession. Ce faible contingent sera porté à terme à 10% de l’effectif de chaque corps (ce qui équivaut à près de 40% des effectifs actuellement en hors-classe), grâce à une croissance des promotions de 0,61% par an de 2020 à 2023.
Les organisations de PLP SNUEP-FSU et CGT ÉDUC’ACTION sont évidemment ravis pour les collègues promus : nous revendiquons toutefois une carrière pouvant être parcourue sans obstacle de grade, en supprimant la méthodologie libérale de la promotion dite “au mérite” qui prouve chaque année son inefficacité et son caractère inégalitaire. Ce mode de promotion s’appuie sur une logique inversée dans laquelle les appréciations sont faites en fonction du nombre de promus, et pas en fonction des “mérites” réels, vidant de son contenu toute réflexion sur le mérite concurrentiel entre enseignants, déjà particulièrement ardu à évaluer étant donné la pluralité des situations.
Il y a donc mieux à faire, et l’Éducation Nationale a déjà prouvé qu’elle était capable d’avancer avec volonté et dans l’intérêt des enseignants : ainsi la hors-classe, initialement prévue pour 15% des effectifs lors de sa création en 1989, est devenue un débouché de carrière de masse, représentant aujourd’hui près du tiers de chaque corps : c’est l’exemple du succès de la lutte syndicale opiniâtre, alliant revendication juste et action concrète dans les CAPA et CAPN.
Comme pour la hors-classe, il est donc possible et souhaitable de faire de la classe exceptionnelle un débouché de carrière pour tous. Les modalités d’accès à la classe exceptionnelle doivent donc être revues dans le sens d’un accès élargi et simplifié : c’est une condition impérative pour une réelle revalorisation de la fin de carrière. Pour cela, il faut revoir les modalités et la structure de promotion pour que l’accès à la classe exceptionnelle soit ouvert au plus grand nombre, ainsi que chacun puisse en bénéficier avant le départ en retraite.
À cette fin, nos syndicats proposent :
1- D’élargir les conditions de recevabilité au titre de la voie 1 de promotion afin de les rendre moins inégalitaires, surtout en ce qui concerne l’enseignement prioritaire : la durée de 8 ans est élevée et met sur le côté nombre de PLP qui ont oeuvré dans ces zones répulsives durant des années sans atteindre ce chiffre arbitraire de 8 années. D’ailleurs, les primes mutations en zone ex APV se déclenchaient au bout de 3 puis 5 ans, pas 8 ans, ce qui explique que de nombreux PLP ont effectué moins de 8 ans dans ces zones.
2- De reconnaître dans notre Académie les LP Tillion, Gasquet et Claustres, mais aussi le collège Philippe, comme relevant de l’Éducation prioritaire eu égard aux publics auxquels ils enseignant, permettant de ce fait d’avoir des candidats PLP à la promotion faciles à répertorier et justifiés par une pratique de terrain objective.
3- D’augmenter le nombre de promotions par la deuxième voie, qui ne permet actuellement que 20% des promotions : bien trop peu au regard de la masse des ayants droit.
4- D’organiser la “rotation” des promotions de façon à ce que les futurs départs en retraite permettent de nouvelles promotions dès 2021, car le nombre de collègues en classe exceptionnelle est fixé par un pourcentage de l’effectif du corps.
5- D’axer prioritairement les promotions sur le travail enseignant, plus que sur des missions parfois déconnectées du réel travail de terrain. Nous rappelons que l’enseignement devant élèves de la voie Professionnelle, avec toutes les spécificités et difficultés liées à ce public, est le coeur de métier et l’honneur de notre corps.
Les 8 élus commissaires paritaires académiques PLP SNUEP-FSU et CGT ÉDUC’ACTION