Secondaire : 82 postes supprimés dans l’académie !

Avant même la tenue du CTA (Comité Technique Administratif) du lundi 6 avril 2020, la suppression de postes dans le secondaire dans notre académie était annoncée. Alors que de nombreux personnels rencontraient dors et déjà des situations difficiles (classes surchargées et de plus en plus hétérogènes, dotations horaires s’étiolant d’année en année, multiplication d’élèves à profil particulier sans aménagement pour eux, suppressions de postes…), malheureusement, nous ne pouvons que constater que le Rectorat de Clermont-Ferrand, répondant à des logiques budgétaires insensées et totalement contre-productives, continue d’affaiblir le service public d’éducation de notre Académie !

Conscients de la santé de plus en plus précaire de leur établissement, les personnels, via les Conseils d’Administration, se sont opposés aux DHG (Dotation Horaire Global) prévues pour la rentrée 2020. Souvent à la baisse (trop souvent malheureusement !), ces DHG ont démontré la volonté ministérielle et rectorale de proposer un enseignement au rabais faits de moyens inadéquats et insuffisants. Avec pour seul objectif de faire des économies (même s’ils vous diront le contraire…), les dotations proposées ne répondent en aucun cas aux besoins des élèves dont les effectifs ne cessent de croitre. De plus, avec cette baisse des DHG, la survie de certains établissements, notamment ruraux, est aujourd’hui une réalité ! C’est inadmissible ! Les suppressions de postes ont des conséquences importantes pour les élèves mais aussi pour les personnels qui sont alors contraints de faire des mutations à l’aveugle dans certitude de retrouver un poste de titulaire à la rentrée avec toutes leurs heures au sein d’un même établissement. La précarisation de l’Éducation nationale est donc plus que jamais en marche. Elle continue malheureusement de s’amplifier !

Dans certains établissements (LP Camille Claudel à Clermont-Ferrand, Collège de la Tour d’Auvergne…) l’opposition à la DHG, la mobilisation et la grève des personnels ont permis de revoir la dotation à la hausse. Malheureusement, dans le contexte particulier, certaines audiences prévues au Rectorat ont naturellement été reportées. Les membres des conseils d’administration, dans l’impossibilité de pouvoir porter leurs revendications, restent ainsi, à ce jour, dans l’incertitude la plus totale, le Rectorat n’ayant fourni aucun réponse ni reprogrammé aucune audience. Élèves, personnels enseignants, personnels administratifs, personnels de vie scolaire, personnels d’entretien, personnels de restauration sont dans la plus grande incertitude. La situation reste, pour un trop grand nombre d’établissements plus que problématique, dramatique ! Par ailleurs, rappelons que lorsqu’un établissement scolaire perd en attractivité, c’est également tout un territoire qui perd une partie de son potentiel, c’est notamment le cas dans les petites communes.

Malgré tout cela, ce lundi 6 avril, un CTA s’est donc tenu en visio-conférence et a acté la suppression de 82 postes dans le secondaire ! Cette décision fait clairement fi de la situation actuelle et des problèmes qu’elle engendre dans les établissements du secondaire. Il s’agit là d’une décision inadmissible et scandaleuse que la CGT Éduc’action Auvergne dénonce avec la plus grande fermeté. Alors, qu’à l’heure actuelle, toujours plus est demandé aux personnels, le Rectorat, toujours plus irresponsable, préfère jouer les avares et accentuer les difficultés sur le terrain en renforçant les inégalités sociales déjà conséquentes !

En effet, la continuité pédagogique actuelle, que les enseignants s’appliquant à maintenir, non sans difficulté, a montré que les inégalités sociales et pédagogiques étaient très importantes. Cette période de crise ne va qu’accentuer ce phénomène, alors qu’un certain nombre d’élèves et de famille ne disposent pas de moyens suffisants pour profiter pleinement de cette continuité pédagogique. Les difficultés des élèves dont donc s’accroitre et le retard pris sera conséquent. À la rentrée prochaine, alors que les moyens devraient être démultipliés, le Rectorat persiste et signe en appauvrissant de nouveau le service public d’éducation. Plus de difficultés, moins d’enseignants et moyens : voilà une équation, qui à bien des égards, semble totalement déconnecté de la réalité actuelle. C’est pourtant une triste vérité. Nous pensons donc qu’il est urgent de mettre un terme aux suppressions de postes afin de préparer au mieux la rentrée prochaine. Il faut donner toutes les chances aux élèves de pouvoir rattraper leur retard dans les meilleures conditions possibles.

La situation actuelle nous fait prendre conscience plus que jamais de la nécessité d’investir et de soutenir les services publics notamment celui de l’éducation, garants de la bonne santé de demain, au sens propre comme figuré, de notre pays et de nos futurs citoyens. Nous ne pouvons plus revenir à la “normal”, car cette normalité nous a amené à cette situation catastrophique ! Nous devons rompre avec cette vision de l’école utilitariste ou les élèves et les personnels doivent être rentables et sont considérés comme un coût. Nous devons penser à une autre éducation.

Ainsi, nous demandons instamment :

– Le maintien de tous les postes, de toutes les sections et de toutes les classes pour la rentrée prochaine.

Nous exigeons également la mise en place de conditions optimums pour les personnels et les élèves :

– Des effectifs de classe limités à 24 élèves maximum.

– Des groupes adaptés selon les besoins et une définition nationale des seuils de dédoublements par discipline.

– L’attribution d’heures de concertation reconnues dans les emplois du temps, y compris dans le travail commun avec les professionnels de l’orientation, de la santé et les assistants sociaux.

– Dans les lycées polyvalents, les dotations horaires de l’enseignement général et technologique et de l’enseignement professionnel doivent être distinctes sans possibilité d’abonder l’une vers l’autres.

 

CGT Éduc'action Clermont-Ferrand