Michèle nous a quittés hier soir, aux alentours de 19h. Les urgentistes n’ont pas pu faire rebattre son cœur. Depuis deux ans sa maladie l’avait rattrapée, après quelques années de répit. Depuis mars, elle était prise en charge par l’hôpital de la Salpétrière dans le cadre d’un protocole extrêmement lourd. Les opérations les plus délicates étaient derrière elle. Elle entrevoyait, au milieu de terribles souffrances quotidiennes, le bout du tunnel. Pour certains et certaines d’entre nous c’était bien plus qu’une camarade. Une femme de grande conviction, engagée quotidiennement dans son métier d’enseignante en UPE2A. Adorée de ses élèves venus des quatre coins du monde auxquels, jusqu’à il y a deux ans, elle apprenait la langue française. Par l’amour qu’elle leur prodiguait elle leur apprenait bien plus. En complément de ses fonctions d’enseignante en « français langues étrangères », elle conduisait de multiples actions en faveur des jeunes migrants subissant des violences administratives une fois qu’ils atteignent l’âge de la majorité. Elle était toujours là pour eux. Tout en luttant contre les conséquences de sa maladie, elle luttait encore il y a quelques jours à leurs côtés pour faire valoir leur droit à demeurer sur le territoire français. Par sa nature même son action devait demeurer invisible. Sa modestie étaient exemplaire autant que son efficacité. Sa personne nous inspirait et continuera de nous inspirer. Elle était une lumière dans un monde qui s’obscurcit peu à peu. Aujourd’hui nous la pleurons de toutes nos larmes, demain nous reprendrons le flambeau qu’elle a allumé.