STOP AUX VIOLENCES POLICIÈRES !  LA COLÈRE DES QUARTIERS POPULAIRES EST LÉGITIME !

Macron l’a annoncé dès le début du déconfinement : le gouvernement est en “guerre”. Cette guerre, malheureusement, il ne la mène pas simplement contre le Covid-19 mais aussi contre la population, notamment dans nos quartiers populaires. 

Cette violence ne fait que s’exacerber avec le confinement car les forces de l’ordre sont seules sur le terrain, sans aucun contrôle citoyen. La tout puissance policière est devenue la norme après plusieurs années de répression des mouvements sociaux (mouvement contre la loi travail, mouvement des Gilets jaunes ou bien plus récemment celui contre la réforme des retraites). Cette répression, insoutenable et inédite, a débouché sur une liste effrayante de personnes tabassées et mutilées. 

Depuis le début du confinement, les violences policières se multiplient. Presque tous les jours, de nouvelles vidéos circulent sur les réseaux sociaux et font état d’humiliations, de coups, de tabassages : 

Ces quelques exemples ne sont qu’une petite partie des violences que subissent les habitant.e.s des quartiers. Ils illustrent une violence structurelle qui fait partie de leur quotidien. 

Ces violences commises par les forces aboutissent parfois à la mort des victimes. Selon le journal d’informations Médiapart, 5 auraient perdu la vie depuis le début du confinement : Mohammed à Béziers, le 8 avril, étant la première de cette trop longue liste ! On ne peut d’ailleurs, au moment d’écrire ces mots, oublier Wissam, Chems, Adama, Babacar, Lamin Dieng, Ali Ziri, Walid, Amine… autant de jeunes des quartiers populaires qui sont morts à la suite d’interventions de la Police. À chaque fois, ces morts n’ont pas eu de coupable, pire encore, les victimes ont été dépeintes comme responsables de leur propre mort ! 

La CGT Éduc’action 63 condamne toutes ces violences et exige que les coupables soient jugés et sanctionnés. Les familles des victimes ont besoin de savoir la vérité et que justice soit faite pour leurs enfants afin de pouvoir effectuer leur deuil. Les forces de l’ordre ont elles aussi besoin de cette justice afin de faire sauter cette omerta et retrouver leur fonction et du crédit auprès de la population. 

L’impunité policière existe. Elle s’est encore illustrée le 14 avril, à Noisy-le-Grand (93). Un policier, qui n’était pas en service, a fait usage de son arme de service et a tiré sur son voisin qui « faisait trop de bruit ». Ce policier s’est mis en scène via les réseaux sociaux (Snapchat). Il a été remis en liberté… (http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/seine-saint-denis-le-policier-se-met-en-scene-sur-snapchat-avant-et-apres-avoir-tire-sur-son-voisin-17-04-2020-8301603.php )

La CGT Éduc’action 63 est solidaire des habitant.e.s des quartiers populaires car ils et elles sont nos collègues, nos élèves, nos sage-femmes, nos livreurs-ses, nos voisins-es, nos concitoyen-ne-s. Nous connaissons la réalité du terrain, car nous la voyons, nous la vivons. Les problématiques que subissent les habitant.e.s de ces quartiers populaires ont un impact sur notre métier et nos élèves. 

Les contrôles au faciès, la stigmatisation récurrente, le racisme d’État, disons le, sont autant de violences que vivent toutes celles et tous ceux qui habitent ces quartiers. À cela, s’ajoutent la violence sociale de la précarité, du tri à l’embauche, du tri dans nos écoles, des boulots mal payés, la relégation urbaine renforcés par un désengagement toujours plus fort de l’État. 

Aujourd’hui, en pleine crise sanitaire, les habitant.e.s des quartiers populaires sont encore en première ligne ! Confiné.e.s dans des logements, souvent vétustes et exigües, ils/elles occupent des emplois précaires et sont obligés d’aller travailler sans avoir, malheureusement, les protections nécessaires (personnel de santé, transports, grande distribution, nettoyage, gardiennage…). Ils/elles encourent, indéniablement, plus de risques pour leur santé. Mais ils/elles subissent la double peine de la répression policière. 

Depuis le samedi 18 avril, de Marseille à Villeneuve-la-Garenne, des habitant.e.s des quartiers et notamment une partie de sa jeunesse, se révolte. 

La CGT Éduc’action est solidaire et partie prenante de l’appel lancé par plusieurs associations, syndicats et partis politiques pour dire que « ces révoltes sont l’expression d’une colère légitime car les violences policières  ne cessent pas. Les inégalités et les discriminations doivent être combattues avec vigueurs et abolies ».

Nous sommes pour construire « Le monde d’après » afin de rompre avec les politiques néolibérales mais aussi pour instaurer une société plus juste et égalitaire : hommes, femmes, racisé.e.s ou non, hétéros ou non, athé.e.s ou religieux.ses … 

Nous devons avoir en mémoire les révoltes de 2005, de 2016 où nos quartiers se sont retrouvés seuls face à la répression. Ne loupons pas le coche, cette fois ci,  pour nous réunir ! 

La CGT Éduc’action 63 dénonce avec force toutes les violences policières et apporte tout son soutien à celles et ceux qui en sont la cible. La CGT éduc’action 63 est aussi solidaires de celles et ceux qui se révoltent ces derniers jours.

CGT Éduc'action Clermont-Ferrand