Alors que le projet de budget pour 2026 n’est toujours pas adopté, les coups de poignards s’abattent sur l’Education nationale à l’échelle tant nationale que locale. L’argument démographique a bon dos, il est surtout un prétexte à légitimer encore des suppressions d’emplois !
Le rapport de la “Convention citoyenne” sur les temps de l’enfant évoque une réforme des rythmes scolaires qui, sans moyens, dégraderait les conditions de travail, mais il pointe surtout les sous-investissement massif et dramatique dans le champ de l’enfance, la surcharge de travail et le manque de reconnaissance des personnels, les inégalités persistantes et l’inadaptation du bâti scolaire.
Une mort à petit feu due à la poursuite des suppressions de postes
Alors que la dernière publication de l’OCDE montre que nos classes sont parmi les plus chargées, le ministère veut enterrer le service public d’Education : suppression annoncée de 4018 équivalents temps plein (ETP) d’enseignant.e.s (1891 dans le 1er degré, 1365 dans le 2nd degré et 762 dans l’enseignement privé sous contrat) : aucune création d’emplois pour les CPE, AED, psychologues scolaires ; création insuffisantes d’emplois d’AESH et de personnels médico-sociaux.
A l’heure où le gouvernement fait passer le budget militaire devant celui de l’Education, nous, professionnel.le.s de l’Education, défendons une école publique, gratuite, laïque et émancipatrice.
Malgré une crise de recrutement, le Ministère crée tous les éléments de la pénurie
Face à l’actuelle crise de recrutement, le gouvernement persiste et aggrave la situation. La réforme de la formation initiale impose deux concours en 2026 (bac+3 et bac+5). Or, les postes ouverts à bac+5 chutent de 18%. Cela accentue la pénurie, alors même que les besoins sont urgents et que les lauréat.e.s du concours à bac+3 n’arriveront dans les établissements qu’après 2 ans de formation. Dans le 1er degré, le ministère réduit drastiquement les listes complémentaires, empêchant les académies de recruter à hauteur de leurs besoins. Alors que la santé mentale de notre jeunesse est plus qu’alarmante (24% des lycéen.ne.s déclarent des pensées suicidaires), le ministère diminue le nombre de postes au concours de psychologue. Pour l’académie de Clermont, une seule médecin du travail pour plus de 20 000 agent.e.s.
Des décisions politiques néfastes, en dehors de tout cadre paritaire mettant à mal l’ASH
Les suppressions de postes doivent être présentées en instances paritaires. Or, la DSDEN a choisi de les contourner en n’affectant aucun.e collègue sur plusieurs postes de l’enseignement spécialisé. C’est une première ! Il ne s’agit plus seulement de se battre contre la fermeture de postes, mais également de s’assurer que les postes ouverts soient pourvus. Ces équipes de travail se sont vu annoncer à la rentrée que des postes ne seraient pas pourvus, alors qu’il leur avait été annoncé l’inverse en fin d’année dernière. Il manque des centaines d’AESH au niveau académique. Le déploiement des PAS pour la rentrée 2026 est un énième affront pour l’ASH : une politique du bricolage et de communication qui ne résoudra pas la précarité des AESH et risque de dégrader l’accès à l’école. Ces choix fragilisent encore plus le service de l’école inclusive.
Nos organisations syndicales exigent :
- Qu’aucune suppression de poste ne soit effectuée ;
- Que des postes soient créés à la hauteur des besoins d’une Education nationale ambitieuse et émancipatrice et pour la continuité du service public ;
- Des places supplémentaires aux concours, y compris sur les listes complémentaires ;
- Que l’ensemble des postes existants, en particulier en éducation spécialisée, soient pourvus.
Le Snes-FSU, la FSU-SNUipp 63, Sud éducation 63 et la CGT éduc’action appellent :
à se mettre en grève le 2 décembre 2025
à se rassembler à 13h30 devant la DSDEN du Puy-de-Dôme
(habillé.e.s en noir pour protester face à l’enterrement programmé de l’Education nationale)
à participer à la manifestation interprofessionnelle à 14h30
(départ devant la fac de lettres, boulevard Gergovia à Clermont-Ferrand)


