Madame la DASEN,
C’est de manière solennelle et publique que nous avons choisi collectivement de vous adresser cette lettre ouverte.
Depuis plusieurs mois, nous traversons une situation professionnelle inédite du fait de la crise sanitaire qui dégrade à nouveau les conditions de travail des personnels. Nous sommes donc, en tant que syndicats, amenés à régulièrement vous poser des questions, signaler des situations problématiques et revendiquer des améliorations pour les conditions de travail des personnels que nous représentons. A ce titre, l’initiative hebdomadaire pendant la période de premier confinement, qui consistait à échanger sur ces questions avec toutes les organisations syndicales, pouvait nous faire espérer que s’engageait un espace de dialogue et d’écoute.
Or, après avoir échangé entre nos différents syndicats, nous faisons ensemble le constat regrettable de difficultés importantes de communication.
Des courriers sont restés sans réponses que ce soit sur des questions liées à la situation sanitaire ou aux instances dans lesquelles nous siégeons. Et ce malgré des relances.
Quand nous arrivons à obtenir des réponses, elles sont souvent tardives, lapidaires et laconiques évacuant tout sujet. Elles enchaînent les éléments de langage pour, très souvent, ne pas apporter les explications attendues, avec le sentiment de lire un « copié-collé » de textes institutionnels.
Lors d’instances, auxquelles vous participez d’ailleurs trop peu pour permettre un réel dialogue, vous avez pu répondre à des élu-es de manière inappropriée ou encore écarter le sujet et développer un argumentaire hors de propos. Nous ne pouvons pas accepter cela.
Cette attitude dure depuis plusieurs mois. Nous considérons qu’il ne peut ni s’agir de maladresses, ni que le contexte pourrait justifier le sacrifice du respect des représentant-e-s du personnel et de vos autres interlocuteurs-trices. Vous appliquez une stratégie, descendant certainement du ministère, qui consiste à nous ignorer remettant ainsi en cause notre légitimité et, par conséquent, la défense des personnels qui « tiennent » le terrain en poursuivant avec engagement leur mission.
Pour nos organisations, il n’y a donc ni transparence, ni confiance, ni reconnaissance de la réalité vécue par les personnels, pourtant nécessaires pour pouvoir échanger démocratiquement dans le respect des rôles de chacun. D’autant plus que depuis le 16 mars dernier, ce sont la santé et la sécurité des personnels et des élèves qui sont en jeu et pour lesquelles vous avez un devoir de résultats en tant qu’employeuse.
Nous espérons sincèrement que ce courrier et son caractère public permettront un changement rapide et réel nécessaire au bon fonctionnement du service public d’éducation auquel nous sommes tous et toutes attaché-es.