Nous étions réunis samedi 11 octobre à AUTRY-ISSARD (commune en lutte pour réouvrir son école), le maire nous acceuilli suite à une décision prise quelques semaines précédentes afin de s’organiser pour défendre le service public d’éducation.
Etaient présents :
- L’Association des Maires de France et l’Association des Maires Ruraux représentées par Jean Marc Dumont (Se sont excusé·es : Véronique Pouzadoux, présidente de l’AMF, Jean-Louis Perrichon, président de l’AMR, Bernard Pozzoli, conseiller départemental), Jean Malot.
- Yannick Monnet (député de la 1ère circonscription de l’Allier) était excusé mais représenté par son suppléant Jean-Paul Dufrègne.
- De nombreux maires : Autry-Issard, Franchesse, Saint-Menoux, Noyant, Tronget, Cressanges (aussi conseillers départementaux), Buxières les mines, Saint-Hilaire, Saint-Plaisir, un adjoint de Souvigny.
- Des organisations syndicales de l’Allier : CGT Educ’action, FSU, SUD Education, la Confédération paysanne.
- Une représentante des défenseurs de l’école publique du Chautay (Cher) -ASE PR- qui ont lutté contre une fermeture d’école.
- Le Collectif de Lutte des Archéologues d’Auvergne (CLAA).
- Des habitant·es
Le maire d’Autry-Issard a rappelé les événements de la rentrée avec la venue de la DASEN. Des recours sont engagés auprès du tribunal administratif.
Le préfet de l’Allier: “il va y avoir la guerre, des écoles vont fermer!”
Il a été également été évoqué en introduction des propos du Préfet de l’Allier qui ont été rapportés dans le journal La Montagne. Le Préfet exprime le fait que le sujet Ecole publique n’est pas celui de l’aménagement du territoire, bien au contraire !
Petite école = moins bon niveau?
Il a été rappelé combien les conditions de travail des enseignant·es (et donc d’apprentissage des élèves) se dégradaient. Les injonctions, les fermetures, les effectifs qui restent élevés dans certains endroits sont le résultat d’une idéologie qui s’est imposée depuis l’ère JM Blanquer. Les représentnats du personnels entendent la ritournelle des DASEN sur le niveau des élèves de l’Allier, sur leur manque d’ambition alors qu’en fait il s’agit bien du problème de l’organisation de l’école.
Il est prouvé par toutes les études scientifiques que le niveau des élèves issus de milieu rural est légèrement supérieur à celui de leurs homologues urbains, et la question de l’orientation n’a rien à voir avec un manque d’ambition mais plutôt un manque de perspective et d’offre accessible.
Au Préfet qui dit qu’il faut se préparer à la guerre et que par conséquent cela nécessite des économies ailleurs, le suppléant du député répond : “oui c’est la guerre, c’est la guerre contre ceux et celles qui contribuent à la richesse du pays, à faire vivre notre territoire”.
Des grosses écoles avec des “chefs” pour piloter selon leurs intérêts
Faudrait-il changer la géographie de l’Allier pour répondre au projet de l’Etat? A savoir que les grandes villes de l’Allier sont aussi impactées. Le but est-il de concentrer au maximum dans des écoles qui accueilleront jusque 350 élèves comme à L. De Vinci à Moulins ? Il n’y a aucun fondement pédagogique, les élèves selon l’administration seraient malheureux. “L’éparpillement” des écoles gêne manifestement le fonctionnement selon nos directions, par exemple quand les collègues de réseau d’aide (soutien aux élèves en difficulté scolaire) doivent se déplacer, la solution? Les fixer dans les villes.
“Habillage” pédagogique pour déshabiller les territoires
Fermer une école c’est aussi toucher tout un éco-système : la garderie périscolaire, le centre de loisirs, la cantine. C’est détruire les liens construits avec les agriculteurs locaux qui fournissent légumes et viande ainsi que les petits commerces. C’est aussi mettre des bus sur la route (sachant que maintenant les transports deviennent payants) , des voitures… Il faut laisser la responsabilité aux élus avec les habitants d’organiser les réponses en termes de service public d’éducation pour ainsi tenir compte des réalités territoriales selon l’association des maires ruraux. Il est d’ailleurs à noter que le Conseil Départemental n’est pas d’un grand soutien et va complètement dans le sens de la DASEN et du Préfet.
ET LA SUITE?
Les CDEN est prévu le 14 novembre :
- Appel à rassemblement et convocation de la presse
- Charte de doléances commune “la petite école ouverte sur le monde”
Poursuivre le travail de mobilisation
- Assemblées locales par bassins (samedis, mercredis)
- Cahier de doléance lancé par les 3 organisations syndicales
Cette réunion a rassemblé plus de 50 personnes, début octobre, loin de la carte scolaire, il a donc été décidé de poursuivre le mouvement. Les petites écoles sont vivantes (qu’elles soient en milieu rural ou en ville) à partir du moment où elles disposent d’un réseau : transport, numérique, maitre surnuméraire (Réseau Rural d’Education), RASED, projets culturels et sportifs avec le tissu associatif local, cantine de qualité fournie par producteurs locaux et commerces de proximité….
L’Ecole publique notre bien commun!