La généralisation des Pials (Pôle Inclusifs d’Accompagnements Localisés) scelle une politique budgétaire quantitative et restrictive, avec des AESH corvéables à merci. Ce système est pourtant vendu par le ministère comme la solution au bon déroulement de
l’école inclusive, à l’appartenance des AESH à la communauté éducative, à l’assurance pour les élèves d’avoir leur AESH et à une simplification administrative. Or, le confinement, révélateur des failles du système, a prouvé le contraire : une forte négligence des informations et un isolement pour ce personnel et pour leurs élèves.
Dans les départements ruraux, des AESH devront faire parfois plus de 35 km entre les établissements de leur Pial. Et comme chaque rentrée, sur nombre d’académies, des AESH sont parachuté·es dans des établissements loin de leurs domiciles, perdant leur second emploi ou devant trouver des solutions pour la garde de leurs enfants.
L’académie de Marseille, pilote sur le dispositif GANESH, dévoile un processus où les AESH auront un maximum de cinq heures d’accompagnement pour un élève.
La démultiplication des élèves par AESH et la baisse drastique d’heures d’accompagnement sont bien la politique du ministère. Pas ou peu de budget alloué, les AESH, précaires, continuent de se taire et de subir.
Loin d’une promesse d’école inclusive basée sur une autonomie progressive des élèves, nous voyons se concrétiser une normalisation imposée pour ces dernier·es qui n’auront le choix que de se conformer ou de faire face à un manque d’adaptation voire à un cruel
sentiment d’échec.
Face à la régression de leur fonction et aux conditions de travail de plus en plus misérables, de plus en plus d’AESH démissionnent, les autres survivent…