Le 13 avril le président Macron a annoncé un début de déconfinement pour le 11 mai : il a donné comme signe fort d’une reprise de l’activité économique de notre pays la réouverture progressive des crèches, écoles, collèges, lycées. Cette annonce imprévisible a inquiété et interrogé toute la population et, en premier lieu, les personnels de l’éducation. Peu des questions posées par cette annonce ont trouvé une réponse et particulièrement celles touchant à la sécurité des élèves et des personnels. Ce qui est sûr c’est que cette décision n’a pas été guidée par l’intérêt des élèves ou les impératifs pédagogiques, contrairement aux discours gouvernementaux, mais bien par la nécessité de donner des moyens d’accueil aux enfants des travailleurs et travailleuses afin de les renvoyer le plus vite possible au travail ! Alors que Macron se targuait de suivre les préconisations des scientifiques pour guider son action, on sait désormais qu’il fait fi des recommandations du fameux Conseil scientifique qu’il a lui-même créé !
Dans tous les secteurs, les salarié·es sentent bien monter la pression à la reprise. Nos ministres de tutelle manient à merveille la démagogie et le bâton, en défendant la circulaire Dussopt sur le retrait des jours de congé et des RTT tout en chantant les louanges des agent·es… Les louanges ça ne leur coûte rien et ça n’engage à rien ! Nos dirigeant·es semblent bien voir dans cette crise une opportunité de renforcer et d’accélérer la politique de casse des services publics et la mise en concurrence libérale de tous les secteurs non-lucratifs de la société. Ils et elles sont décidés à faire payer la crise sanitaire, et la crise socio-économique qui va suivre, aux travailleur·ses qui les subissent déjà de plein fouet. Le déconfinement ne peut se faire qu’avec et pour la population, en garantissant qu’il n’entraînera pas une deuxième vague de contamination.
La FERC CGT sera aux côtés des salarié·es qui feront valoir leur droit de retrait pour garantir leur santé, celles des jeunes accueillis et de leurs familles ; auprès des stagiaires, des formatrices et formateurs de la formation professionnelle pour qu’ils et elles bénéficient des conditions de sécurité sanitaire.
Le 1er mai nous aurons l’occasion de faire entendre notre voix, pas dans la rue comme nous le faisons habituellement… Nous sommes confinés mais nous ne sommes ni muets ni résignés et nous porterons nos revendications sur nos balcons, sur les réseaux sociaux et par tous les moyens à notre disposition.
- Pour rappeler que les écoles, collèges et lycées, les associations sportives et d’éducation populaire n’ont pas comme mission centrale la garde des enfants mais bien leur émancipation !
- Pour des services publics de l’éducation, de la recherche, de la formation professionnelle au service de la population !
- Pour l’augmentation des salaires, des retraites et des minima sociaux.
- Pour une retraite à taux plein à 60 ans basée sur la cotisation sociale et non sur des points indexés sur le PIB !
- Pour la régularisation de nos élèves, stagiaires et collègues sans papiers !
- Pour l’égalité femme homme au travail et dans la vie !
- Pour rappeler que nous nous opposons à la LPPR et aux réformes des retraites, de l’assurance chômage et de la transformation de la Fonction publique.
- Pour rappeler que pour nous, le jour d’après doit lier urgence sociale et urgence environnementale !
Le 1er mai, soyons visibles, solidaires, déterminés, donnons à cette journée une vraie force collective. Nous ne paierons pas la crise générée par des choix politiques d’un système capitaliste mortifère. Pour que le monde d’après soit celui qui transforme la société pour la rendre plus juste et plus solidaire !
Montreuil, le 27 avril 2020
NB – Retrouvez les visuels de la FERC pour le 1er mai sur l’adresse suivante :