Pour compenser le faible nombre d’élèves pouvant être physiquement accueilli.es en même temps dans les classes, du fait du protocole sanitaire, Jean-Michel Blanquer a lancé le dispositif 2S2C pour sport, santé, culture, civisme.
Ce dispositif, présenté comme temporaire, lancé sans la moindre concertation vise à laisser les collectivités territoriales organiser ces activités sur le temps scolaire, pour la période de fin d’année scolaire.
Ce dispositif est extrêmement dangereux à plus d’un titre puisqu’il dépasse le périmètre habituel du périscolaire et vise à faire l’École sans École. Pire le ministre compte poursuivre le dispositif à la rentrée et ne cache pas sa volonté de s’en inspirer pour réorganiser le temps scolaire à l’avenir.
Un dispositif sans moyen et inégalitaire
De fait, ce sont les collectivités qui doivent ouvrir bibliothèques, gymnases, centres aérés…et fournir les intervenant.es, avec les associations. De ce fait, le ministre crée de toute pièce un dispositif, censé replacer en partie l’École, soumis aux inégalités territoriales entre collectivités aux moyens très différents. À titre d’exemple, les garderies et autres centres aérés étant souvent organisés dans les écoles, on voit déjà des municipalités ne pas hésiter à déplacer les classes d’une école à une autre pour permettre les 2S2C !
Encore un moyen pour
les associations et le privé d'investir l'École
Les animateurs et animatrices périscolaires ne sont pas formé.es à une partie des objectifs des 2S2C et ne sont pas en nombre suffisant pour leur mise en oeuvre dans beaucoup de collectivités. Celles-ci font donc massivement appel à des associations qui, sans aucun contrôle réel, prennent la main sur des activités scolaires. Après le cadeau “télé-enseignement” fait aux officines privées, il s’agit d’un nouveau pas vers la privatisation d’une partie de l’Éducation nationale.
Un nouveau moyen pour le ministre
de faire avancer sa politique réactionnaire
Depuis sa prise de fonction, le ministre répète son admiration pour le système allemand “cours le matin/sport et activités l’après-midi”, peu importe que les Länder allemands s’en détachent de plus en plus. Alors que Blanquer annonce que les 2S2C préfigurent l’École de demain, comment ne pas craindre un abandon, à terme, de certaines missions (EPS, enseignements artistiques, éducation civique) et leur transfert, avec les personnels concernés, vers les collectivités territoriales ?
Profitant de la crise sanitaire et de la confusion qu’elle a engendrée pour notre système, Jean-Michel Blanquer accélère l’imposition de sa vision réactionnaire de l’École primaire et du collège, axée sur “les fondamentaux”.