Appel du CNU de la CGT Éduc'action
Dourdan, le 10 mars 2023
Réunie en Conseil National à Dourdan du 8 au 10 mars 2023, la CGT Éduc’action se félicite du succès historique des mobilisations contre le projet de réforme des retraites du gouvernement. Depuis le 19 janvier, les grèves et manifestations témoignent du rejet massif de cette réforme par la population dans son ensemble, s’appuyant sur une intersyndicale forte et unie. La mobilisation a franchi un cap incontestable le 7 mars avec 3,5 millions de manifestantˑes et de très nombreuses grèves. Dans ce contexte, le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, par son succès exceptionnel, a pris une tonalité particulière dans la mesure où la contre-réforme des retraites fait une fois de plus des femmes les grandes perdantes.
Cette nouvelle étape dans la mobilisation a été marquée aussi, dans tout le pays, par l’entrée en grève reconductible de nombreux secteurs : transports, énergie, éducation… L’Éducation prend ainsi toute sa part dans le blocage du pays appelé par l’intersyndicale : par le blocage de l’activité économique, nous faisons la démonstration que rien ne fonctionne sans nous. Partout dans le pays des travailleuses et travailleurs se réunissent en AG et décident des suites à donner au mouvement, créant des liens et renforçant leur confiance en leur force. Des actions fourmillent sur tout le territoire dans l’Éducation comme dans le cadre interprofessionnel : blocage des lieux de travail, de zones d’activité économique, des lieux d’études et des grandes villes.
Aujourd’hui la légitimité se trouve dans ces millions de travailleuses et travailleurs, de jeunes et de retraitéˑes qui manifestent et exigent le retrait du projet du gouvernement. Nos luttes expriment aussi une colère face à des conditions de vie toujours plus dégradées, une inflation galopante et des salaires en berne. Elles refusent cette société capitaliste sans avenir qui détruit l’environnement, propage la misère, provoque des guerres… Elles font écho à toutes les femmes qui se lèvent contre l’oppression notamment à l’immense mobilisation des femmes iraniennes. Cette contestation est une première étape pour renverser le rapport de force entre le capital et le travail, car nous sommes porteurs d’une autre vision de la société, émancipatrice et de progrès social.
Dans notre secteur, la proposition de pacte salarial est inacceptable et méprisante, elle vise à entretenir les divisions entre les collègues et à renforcer les inégalités entre les femmes et hommes. Elle s’inscrit dans une véritable casse de l’Éducation dont la réforme de la voie pro est le dernier avatar, dans un contexte d’accroissement de la précarité et de multiplication des fermetures de classes, alourdissant encore les effectifs par classe.
La CGT Éduc’action soutient toutes les mobilisations de la jeunesse, dans les formes qu’elle a choisi de mettre en oeuvre et condamne fermement leur répression policière et toutes les formes d’intimidation de directions d’établissement. Dans le prolongement, nous dénonçons le projet de militarisation de la jeunesse que représente la généralisation du SNU.
La crise sanitaire a démontré l’impact de la fermeture des écoles et des établissements sur l’économie. LaCGT Éduc’action appelle l’ensemble des collègues à participer encore plus massivement à toutes ces actions, à les populariser et à élargir la grève reconductible, décidée en assemblée générale. Si Macron s’obstine, elle appelle à prolonger et renforcer le mouvement jusqu’au retrait, y compris par la grève les joursde passage des épreuves de spécialités du baccalauréat.